22—ARPAVIE _ Rapport d’activité 2023 L'innovation au service de la qualité Manger, bouger, réfléchir… Le coup de pouce de la technologie Avec l’appui de plusieurs de ses partenaires, ARPAVIE fait entrer un peu plus chaque jour l’innovation dans ses établissements. Objectif : aider les résidents à mieux manger, à bouger, à faire fonctionner leurs cellules grises… En EHPAD, alors que 40 % des personnes sont en état de dénutrition, 35 % de la nourriture finit à la poubelle. Forte de ce double constat, la société DMCC a mis au point des chariots de service et de débarrassage connectés qui permettent de peser automatiquement les bonnes quantités d’aliments et de mesurer à la fin du repas ce qui a été consommé ou pas. « Grâce à cette technologie, on peut définir les profils des mangeurs, À l’origine, il y a le petit robot NAO qui fait son entrée dans l’établissement Sainte-Lucie à Issy-les-Moulineaux. S’il est fort mignon, il est livré avec un système applicatif qui ne correspond pas aux besoins en EHPAD. ARPAVIE décide donc de monter un partenariat avec Capgemini Engineering et Broca Living Lab afin de mettre au point une programmation du robot plus adaptée pour stimuler la cognition et la motricité des personnes âgées avec des ateliers mémoire et de la gymnastique douce. « C’est un projet vraiment collaboratif qui associe les résidents afin de faire évoluer et améliorer constamment l’application », explique Caroline Rampeneaux, psychologue de l’établissement. Des équipements connectés pour lutter contre la dénutrition et le gaspillage Une application « maison » pour stimuler la cognition et la motricité adapter les menus pour qu’ils répondent mieux aux attentes des résidents et éviter ainsi le gaspillage alimentaire », explique Cyril Deronne, président de DMCC. Cette solution a été testée dans l’établissement Les Terrasses de Meudon pendant six mois et le résultat s’est avéré concluant. Le profil des bons mangeurs a été multiplié par deux et le gaspillage est tombé de 30 % à 18 %. « L’expérience a, en effet, été très positive, Si la recherche se poursuit, cette technologie s’avère très prometteuse : elle a déjà été présentée à l’étranger, lors du SantExpo et, dernièrement, à la Société française de gérontologie et de gériatrie. « Et à chaque fois, les résidents sont très fiers qu’on parle de ce projet ! Ils reprennent place dans la société. » Autre source de fierté pour ARPAVIE : cette expérimentation a été retenue dans le cadre d’une recherche francojaponaise menée par Yuko TamakiWelply, doctorante en sciences de la société à l’EHESS-ENS (sous contrat international du CNRS). L’objet de son étude : essayer de comprendre pourquoi il existe un décalage entre les effets positifs reconnus des robots auprès des confirme David Poinas, directeur de l’établissement. Aussi bien d’un point de vue médical pour lutter contre la dénutrition que pour communiquer auprès des familles afin de les rassurer sur les prises alimentaires de leurs proches. » Les chariots de débarrassage connectés sont désormais testés dans les résidences Jacques-Offenbach d’Épinay et Stenhuis de Saint-Omer. Une expérience à suivre. personnes âgées et le fait qu’ils ne soient pas ou peu utilisés dans les EHPAD. Yuko Tamaki-Welply a ainsi étudié le cas d’un établissement japonais équipé d’un robot et celui de Sainte-Lucie qui en est au stade de l’expérimentation. Sa thèse est en cours de rédaction, mais elle livre déjà un constat sur le cas d’ARPAVIE : « Je trouve intéressant que l’ingénieur soit présent à tous les ateliers et ajuste le robot en tenant compte des retours des résidents, en mode itératif. Le fait que des acteurs très différents soient également impliqués (thérapeutes, ingénieurs, etc.) est également un plus pour qu’au final on mette au point un robot adapté aux besoins. »
RkJQdWJsaXNoZXIy NTgyNjg1